Élisabeth Guilhem – Peintures

Élisabeth Guilhem regarde la nature dans laquelle elle a grandi.

Peut-être entra-t-elle en elle pour en imprégner ses toiles. Élisabeth Guilhem a de la mémoire. Elle sait représenter après coup ce qu’elle vit. Une brosse, un crayon lui font recomposer un passé, ou aborder l’avenir qu’on ne voit qu’en plissant les yeux. Depuis l’enfance, avec laquelle elle tisse des liens serrés, elle peint pour que la vie la lie aux autres. Comment ? Comment cerner nos solitudes ? Ses études aux Beaux-Arts de Paris ont ouvert tant d’espaces possibles… Imaginaire, couleurs, elle plante des graines et les moissonne.

D’abord, rien n’est évident quand elle saisit la surface blanche, posant à rythme régulier la touche dont personne d’autre qu’elle ne devine ce qu’elle signifie ; elle-même le sait-elle ? Pourtant oui, tout fait toile. Tel est le tour de prestidigitation qui nous inclut : l’image sort de nulle part. De nulle part ? Ou de sa mémoire. L’artiste ne passe pas en vain devant nous, devant les choses. Sans prévenir, elle saisit un élément, cueille un fruit, l’exprime. Le goûtera-t-on, tout inventé qu’il soit ? C’est qu’elle se souvient que nos sensations requièrent la curiosité. Ateliers, perspectives vues de loin, forêts et champs…

Elle fuit nos bavardages pour travailler. Éloignez-vous d’elle quand elle peint, s’il-vous-plaît. Rares sont les silhouettes humaines peuplant ses toiles. L’espace seul, et certains objets, l’absorbent.

Son âme est un paysage choisi…