FredElys – peintures & dessins

FredElys allie les talents de Frédéric Amblard et d’Élisabeth Guilhem.

Avec ce quatre mains, deux artistes associent un sens de l’inconnu et du quiproquo. Allant sans voie tracée, quitte à tâtonner ou à se contredire, leur langage s’épaule. S’il ressemble au cadavre exquis, il le dépasse : à la fin, nul œil ne sait qui débuta ; le temps a sauté là-dessus. Qu’un des pinceaux privilégie la figure humaine, l’autre le végétal, l’approche mixte tire un fil faisant de tout essai un monde. Se réorienter sans cesse, se fier à une boussole qui allie failles et atouts, sauter du coq à l’âne, brûler les étapes, l’entente est à ce prix, à ce risque.

Être deux, être là, être en phase et en retrait affine la charge de devenir soi : cette géographie où abondent les surprises relance en direct la poétique, rencontre de forces mettant en attente des différences au service d’une unité. Être deux renverse regards et gestes : quand un seul geste agit, la logique d’un seul cerveau sévit ; à deux, la croissance engage des logiques, des imaginaires démultipliant exponentiellement leurs branches. Le temps ne mène pas seul la danse. Ses débordements valent le détour : espace-temps.

C’est la fin qui soude vraiment FredElys. Quand le regard a enfin résolu l’incertain, l’équanimité s’impose. Pour durer, la lumière se fixe ainsi. L’esprit de ces mélodies doubles, autant faites à la queue leu leu qu’en synergie, instaure une musique non pas aléatoire mais guidée par un marteau tenu à deux mains de maître, qui fait un monde entier. Sans préjugés, constamment confirmée, une confiance en une égalité des tâches offre à l’art sa vivante incarnation.